lundi 24 novembre 2008

Conférence de Normand Grégoire

Le Magazine

Résumé de la conférence de Normand Grégoire
Par Sophie Beaulieu-Jacques
Et David Bellavance Ricard
CVM – Le jeudi 20 novembre 2008


Normand Grégoire a débuté en faisant de l’animation à l’Office Nationale du Film. Il a ensuite dirigé toute son attention vers la photographie. Il suggère de suivre son propre parcours et de se faire un nom à partir des magazines mêmes en tant que pigiste. L’important réside dans la production d’images de grande qualité, d’un aspect pictural travaillé ainsi que d’une esthétique soignée afin de d’attirer la clientèle, de se développer un style et d’acquérir de l’expérience. Une fois connu, le nombre de contrats et de contacts permettra de diversifier le travail, comme de se faire de la publicité. C’est au directeur artistique que revient le rôle d’engagé les photographes. Le magazine représente une source d’information et de rêve pour le lecteur, un outil de promotion pour l’annonceur, un travail pour les employés, une visibilité pour les pigistes et une source de revenu pour les investisseurs[1]. Il permet aussi au photographe de toucher à la mode, au portrait, au reportage, ainsi qu’à la photographie culinaire et de produit.

La Page éditoriale

L’éditorial est une porte d’entrée permettant une publicité pour le photographe. Cela rapporte moins qu’une page publicitaire ou de couverture, mais expose au large public le nom et le travail du photographe. Il y a une enveloppe budgétaire qui régit les coûts de production d’un magazine. Cela fixe le tarif payé pour une photographie d’éditorial. La plupart des postes sont pour les pigistes. Il faut choisir le type de magazine pour lequel on soumet notre candidature, car la direction a un type d’imagerie à respecter. Par exemple, coup de pouce ne présentera pas d’images aux allures sombres. Généralement, une pleine page rapporte 600$, alors qu’une plus petite photographie rapporte 250$. Il faut bien tenir en considération la gouttière («gutter») qui sépare les deux pages d’une photo double, ainsi que le «bleed» qui signifie que la photographie dépasse la marge et nécessite donc un côté neutre qui pourrait être coupé plus ou moins précisément. Le format et la de la photographie position dans la mise ne page sont généralement établis avant la prise de vue, mais il arrive quelques fois que le photographe aie à varier les formats à la prise de vue par sécurité.


La Page de couverture

Le magazine, étant aussi un véhicule commercial, offre aux compagnies un portail de photographes mis à leur disposition. La page couverture en est le meilleur exemple. En plus de payer 1500$, la « une » ou «cover» affiche au public la photographie pendant un certain temps. Pendant la prise de vue, il faut constamment avoir en tête qu’une page couverture est remplie d’une grille graphique, comprenant le logo du magazine et certains sous-titres. Le format de la photographie est bien sûr restreint au vertical et le style du magazine est aussi plus surveillé par le client.


La Publicité

En publicité, le photographe doit trouver des modèles. Deux types d’agences sont à sa portée : les agences de mannequin et les agences de casting. La première ne chargera pas pour envoyer ses modèles, mais elle prendra un pourcentage sur le cachet du mannequin si celui-ci est choisi. Quant à l’agence de casting, elle chargera un prix pour envoyer ses modèles, qui sont cette fois des gens plus «normaux» (pas des mannequins professionnels), mais ne prendra aucun pourcentage sur leur cachet. C’est le type de photographie qui paie le plus dans les magazines. Les clients qui engagent les photographes viennent souvent de l’étranger. Un tel «shooting» fait côtoyer plus de gens dans la confection de l’image. Le photographe se retrouve à gérer une équipe composée de coiffeur, manucure, styliste, maquilleur, directeur artistique, etc. Une fois engagé par une entreprise commerciale, la paie est distribuée par jour (environ 1500$ au départ, frais d’équipement payés) et le photographe est responsable de tout. Le niveau de stress augmente alors beaucoup.

Pour Normand Grégoire, un bon photographe doit en tout temps être positif, disponible, débrouillard et autonome. Il doit être en mesure de comprendre les besoins de ses clients, d’innover tout en restant dans le ton, de se démarquer par la force de ses images et par l’originalité de son point de vue. Il se doit d’avoir une maîtrise parfaite de l’éclairage et d’être ponctuel pour remettre son travail dans les courts délais demandés. Une erreur n’est pas facilement pardonnée étant donné les heures de tombée («dead lines») très serrées. Il est évidemment très avantageux d’être avenant et de développer une certaine chimie avec son client afin qu’il ait envie de travailler de nouveau avec nous. Il est de mise de consommer une grande quantité d’images pour élargir notre bagage culturel et notre faire débloquer notre imaginaire. Une culture visuelle permet aussi de saisir plus aisément les référents linguistiques avec lesquels les clients s’expriment souvent. Selon lui, étoffer son portfolio avec des images de haute qualité est un excellent moyen d’étaler un large éventail de notre savoir-faire. De plus, avec l’expansion d’Internet, le photographe doit de plus en plus être à l’aise avec la vidéo et donc développé une compétence de plus ne plus versatile.

[1] L’information de cette dernière phrase a été paraphrasée à partir de la feuille remise par Normand Grégoire lors de sa présentation.

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